Il n’y a pas plus de raison finalement de ne considérer une épreuve à surmonter qu’en terme négatif, plutôt que l’inverse.
Certes la maladie n’a rien de réjouissant, et la diminution des forces physiques peut avoir un impact négatif important. Cependant il est important de prendre toujours en compte le fait qu’un syndrome anxieux ou dépressif retarde immanquablement la guérison, et qu’un patient guérira plus souvent s’il garde pour lui sa volonté et sa flamme intactes.
Dans certaines cultures, un évènement négatif peut apparaître comme une occasion de prouver sa valeur. Pour d’autres, sa maladie peut devenir sa cause, à dépasser, à combattre, à traiter, en tout cas dont il faut s’occuper, et bien des petits problèmes du quotidien paraissent anodins en comparaison.
A l’inverse, les belles choses révèlent tout leur attrait, et les réjouissances sont à la fois plus douces, plus frivoles et mieux appréciées. Ce n’est pas pour rien que la sagesse est censée survenir avec l’âge. En fait d’expérience, il s’agit plutôt d’un rapport au monde simplifié et qui va à l’essentiel plutôt que d’une accumulation de bibliothécaire.
Le rire soigne, par exemple. Les grands sages riaient de tout, et aimaient à se moquer d’eux même. La sévérité, la gravité, ne sont pas forcément les meilleures alliés dans les moments les plus difficiles.
Un problème n’est jamais insoluble: il en a juste l’air, mais si l’on déplace le point de vue, alors il se révèle pour ce qu’il est simplement, et il peut être surmonté.
Dans nos sociétés, l’allongement de la durée de vie va avec l’accroissement de la qualité de vie, mais c’est en quelque sorte à l’encontre de l’état naturel de l’hominidé que nous nous installons dans ce sentiment d’innocuité et d’éternité. Il n’en est rien. Il n’y a qu’à se balader tard en forêt ou à s’aventurer au large en mer par ses propres moyens pour se rendre compte de sa petitesse, de sa faible condition, et de sa fragilité que rien ne peut résoudre.
Le corollaire de cet accroissement de la durée de vie est un accompagnement par la maladie une bonne partie de son temps.
Passé un certain âge, la physiologie voit décroître ses capacités de renouvellement, et le corps est usé.
La maladie est en quelque sorte un processus naturel pour l’hominidé moderne, un passage obligé que nous avons appris à accepter autant qu’à redouter.
C’est disons le sacrifice léger qu’il faut consentir à une survie qui dépasse la logique de la nature. Dans une certaine mesure, il faudra bien l’apprécier.
Mais pour ce corps qui vieillit, il y a un remède qui prolonge et la durée de vie et sa qualité: c’est le bon esprit.
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