Chaque patient transporte avec lui sa propre culture: le monde que lui propose le médecin en lui révélant la vérité sur son cas peut être un choc et un antagonisme vis-à-vis de ce passé.
Néanmoins, ce contact, si douloureux soit-il, c’est aussi une chance de s’ouvrir à un mode de fonctionnement et de pensée différent, dont on ne sortirait que grandi.
Entre deux personnes très similaires, la différence de l’expérience personnelle intérieure reste obligatoire.
L’échange est le premier remède pour combler cette distance: il crée un point commun, comme un précédent. Deux histoires séparées et différentes croisent les lignes et utilisent temporairement le même langage. Puis, pourquoi pas, se séparent, l’une enrichie de l’autre et réciproquement.
C’est ainsi que nous gagnions beaucoup à croiser les cultures, à respecter l’autre, et à l’interroger sur ce qu’il pense, sur ce qu’il ressent.
Culturellement, la maladie concerne surtout un être, aux prises avec lui même. Cependant les progrès de la technologie et du diagnostic font état désormais d’agents pathogènes, de mécanismes déréglés, de réponses adaptatives dépassées.
Une certaine forme d’humilité met aux prises les composantes minimales d’un être, toutes individualisées, avec des ennemis invisibles farouches et agressifs, ou propose en règle des mécanismes infimes dont il n’a tout simplement pas conscience.
Dans la maladie l’être peut souffrir, mais c’est l’ego qui est dissous. La volonté et le contrôle en prennent un coup. Et paradoxalement c’est qui l’on ne savait pas être qui se révèle à soi même comme une présence indéniable: c’est cette somme de réactions internes et de mouvements chimiques, physiques et hormonaux qui nous composent principalement en ces instants et qui assurent l’essentiel.
Et cet autre que nous sommes, nous nous en remettons à lui, certain qu’il saura puiser dans des réserves mystérieuses des forces incommensurables dont nous n’avons pas idée pour nous préserver du pire, et nous permettre le meilleur.
Alors cet autre qui est en nous, ce processus inconscient mais bienveillant, ne devrions nous en prendre soin à notre tour quand le moment sera venu? Quelques décisions simples et des choix de vie allégés rompront les mauvaises habitudes très facilement et installeront cet être doué que nous abritons dans une position plus confortable où il se sentira sans doute mieux, et serein, où il n’aura plus, espérons le, à être sollicité.
Plus fort, il s’en trouvera conforté, c’est à dire l’être tout entier, notre être, dans toutes ses composantes spirituelles et biologiques, conscientes et inconscientes.
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